Namur... Un camps SDF deux fois délogé

Publié le par cums

Namur…Un camp SDF deux fois délogé

Wednesday 30 May 2007     |      Emploi et Social and Société     |      Email    |      Print

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Ils avaient lancé un appel à tous les sans-abri pour monter un campement de protestation pacifique.

La police les a chassés, les vandales ont tout saccagé.

“Il faut que les gens sachent qu’il n’y a pas seulement des sans-abri à Charleroi ou à Bruxelles, mais aussi à Namur. Qu’ils sachent que nous ne sommes pas aidés ! “, insiste Élie, qui est à la rue avec son chien depuis trois mois. À force de dormir chaque nuit sous une nouvelle étoile et rarement sous un abri, une poignée de SDF namurois ont décidé de planter leur tente.

Milieu de semaine dernière, ils allaient un peu plus loin et lançaient un appel à tous les sans-abri de Namur, les invitant à rejoindre le campement, pour protester contre ” des aides qui ne sont que des paroles” et “l’impossibilité de trouver un logement”.

Au début, ils étaient trois, sur une prairie inutilisée, camouflée par des bosquets, entre un terrain public et des bureaux. Mais, le soir de l’”appel”, les deux tentes étaient déjà démontées. À 22h, trois policiers, dont deux “deltas” (brigade d’intervention), sommaient Georges, Marius et Élie de “décamper”.

Sans solution pour la nuit, les trois compères ont replanté leurs tentes quelques centaines de mètres plus loin, dans le parc Reine Astrid. Vendredi, deux nouveaux venus, eux-mêmes délogés de la citadelle quelques jours plus tôt, accompagnaient les campeurs dans leur recherche d’un nouveau terrain, plus calme, pour poursuivre leur action. Leur choix se porte sur les anciennes carrières d’Asty-Moulin, à Saint-Servais, une vaste étendue herbeuse et déserte. L’endroit paraît idéal. Mais les sans-abri vont vite déchanter. Samedi, le camp n’était plus qu’un tas de débris et il a fallu, à nouveau, plier bagages. Les tentes étaient par terre, les piquets brisés, jetés ça et là, des chaises passées au feu, la nourriture renversée, etc.

Un camping social ? Marius a pu dormir à l’abri de nuit. Une solution provisoire. Quant à Élie, puisque l’abri de nuit n’accepte pas les chiens, il a été hébergé par un ami. Aucune maison d’accueil ne tolère les chiens. Or, nombreux sont les SDF qui tiennent à leur compagnie. ” Je songe à en adopter un. Les chiens nous donnent l’affection sur laquelle nous ne pouvons pas compter ailleurs”, confie Marius. “À ma connaissance, il n’existe aucun lieu d’accueil, en Belgique, qui accepte les chiens “, confirme le chef des services sociaux de la Ville, Jean-Luc Ansiaux. “Outre cela, il est effectivement difficile de trouver un logement quand on est aidé par le CPAS. Comme l’offre de logement est largement inférieure à la demande, les propriétaires trouvent des locataires qui offrent plus de garanties. ”

Les sans-abri promettent de revenir. Ils aimeraient instaurer un “camping social” autogéré, avec l’aide de la Société Saint-Vincent de Paul, qui leur fournit déjà vivres et matériel.

Source : Benjamin Moriamé pour la Libre Belgique

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